Après cette période difficile pour tout le monde, après de nombreuses lectures, pas toutes chroniquées, faute de temps et d’énergie, je vous laisse jusqu’au 20, date à laquelle ma rentrée se fera sur un roman éblouissant, merveilleux, bien qu’il ne soit pas de tout repos pour l’esprit et pour le cœur.
Je me mets en pause avant un séjour en Sicile, avec l’écriture d’Andrea Camilleri dans la tête et la bande son du Parrain quand je croiserai l’Opéra de Palerme ou en visitant Corleone. Mais pas que. De multiples rendez-vous au retour, et cette pause courte sera le « reset » de la lectrice. J’ai pris un peu d’avance, et dès le 20, donc, il y aura à nouveau quelques articles, un peu plus espacés, peut-être, je n’en sais rien…Ce sera selon mon énergie. Je vous embrasse toutes et tous, vous qui continuez à me lire. Chant sicilien pour encourager les chevaux sur les aires de battage. Videmu e ciao a prestu !
POST SCRIPTUM EN COLÈRE….
Voyage en Sicile tombé à l’eau en cours de route…Je ne peux pour le moment qu’en rêver. Vols avancés, déplacés, reportés, séjour raccourci ou prolongé, ça change tous les jours…Voyage annulé, voilà ! En attendant peut-être mars? Si tout va bien? Donc il se peut, le temps que je digère, que vous me retrouviez ici plus tôt que prévu.
J’aime les livres, ils font partie de ma vie. Mes vœux resteront donc dans le propos de ce blog.
Je vous souhaite une belle année 2018 pleine d’amour, d’amitié, de curiosité, de bonheurs petits et grands, et finalement de belles lectures qui contiendront tout ça et aussi de la réflexion, de l’humour, des larmes, des frissons de toutes sortes, du rêve, des voyages, des rencontres inattendues, des moments inoubliables et des personnages que l’on gardera au fond de soi, comme des compagnons indéfectibles.
Ma carte de vœux , cette petite filmographie. Bonne année à toutes et tous !
Bien longtemps que je n’avais pas mis autre chose que de la lecture, mais là, pure poésie, un moment superbe de cinéma, donc, je partage avec vous.
Vue hier donc cette merveille, Kusturicienne dans toute sa splendeur. Baroque, burlesque dans la première partie, à quoi il faut rajouter une tristesse et un romantisme flamboyant dans la seconde. Et pas de désespoir. Hymne à l’amour, à la nature, puissamment contre la guerre et l’incurie des hommes. Vraiment une œuvre d’art. En règle générale, je n’aime pas Monica Bellucci, mais ici, elle est bouleversante de vérité, rayonnante, et en fait la maturité la rend bien plus belle et plus humaine . Quant à Kusturica lui-même beau, touchant, merveilleux…Bande-son, image, récit, fond, forme, tout y est. Déjà envie de le revoir
Hier avec mon mari et mon amie Chantal, nous sommes allés voir « Truman », film espagnol qui a reçu de nombreux prix ( cinq Goyas : meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur second rôle, meilleur réalisateur ) .
Après avoir entendu beaucoup d’avis positifs, celui de JML a fini de me convaincre et comme le film était à l’affiche ici juste pour 4 séances, je me suis empressée d’y aller. Le moins qu’on puisse dire c’est que je ne regrette pas, puisque j’ai retrouvé dans cette histoire des thèmes qui me touchent toujours profondément. Le premier étant la mort d’un proche, l’appréhension de la mort ( non pas appréhender au sens de redouter mais au sens d’aborder ). Et puis l’amitié, l’amour que nous portons aux êtres qui nous entourent, comment nous disons cette affection sans bornes et sans conditions, comment nous disons à ceux qui nous sont chers à quel point nous les aimons. Alors autant le dire tout de suite, j’ai eu les yeux humides du début à la fin et pourtant souvent le sourire aussi.
Tomas quitte le Canada où il vit et travaille après y avoir étudié, pour se rendre à Madrid où son premier ami, meilleur ami, est atteint d’un mal incurable. Quatre jours. Il s’est donné 4 jours pour cette visite et pour ces adieux car Julian va mourir. Julian a un bon vieux gros chien, Truman, son ami, son compagnon de tous les jours. Et Julian cherche à qui confier son chien après sa mort, c’est pour lui la plus grande chose à régler avant de s’en aller. Truman cristallise absolument tout ce que ressent Julian, il est le médiateur entre lui et ses proches humains, entre lui et la vie, entre lui et sa mort.
Si le film est émouvant, il n’en est pas moins drôle et même parfois très drôle. Les deux amis ont de l’esprit, de la répartie, les dialogues sont sobres, justes et excellents et font mouche. J’ai été émue parce que j’ai retrouvé des bribes d’expérience personnelle, comme les gens qui fuient le malade parce qu’ils ne savent que lui dire, la gêne du bien portant. Il y a les trahisons, les abandons, les attitudes ridicules, mais il y a aussi les scènes débordantes d’amour avec une justesse qui relève de l’exploit. Il faut dire qu’il y a deux acteurs absolument exceptionnels. Ricardo Darín, fabuleux, éblouissant, qui donne vie à un Julian parfois tête à claques mais qu’on a sans cesse envie de serrer dans nos bras, et face à lui Javier Cámara, sobre, avec sur le visage cette expression toujours entre le sourire et les pleurs et qui incarne on ne peut mieux la fiabilité de l’ami de toujours. Certaines scènes sont dérangeantes tant elles nous mettent face à la place de la mort dans notre société, la façon que nous avons de tenter de tenir toujours à distance cet élément fondamental et inéluctable. Julian fait montre d’un courage admirable, s’absorbant à préparer l’avenir de son bon Truman et à rassurer ceux qu’il veut quitter dans la dignité. Tomas tout en retenue accompagne son ami avec une tendresse qu’on envie. Et puis il y a Paula, qui incarne le refus, le chagrin, la peur de la perte, la négation…Magnifique quatuor, Julian, Tomas, Paula et Truman.
Personnellement ça m’a touchée car vous qui me connaissez bien savez la valeur que je donne à l’amitié. Nous souhaitons tous avoir un Tomas dans notre vie. Et un Truman sans doute.
En résumé un très très beau film, bouleversant sans être geignard, drôle et spirituel, des acteurs fantastiques, belle bande- son et belle image. Mais surtout un thème grave abordé avec subtilité, humour et tendresse. J’ai beaucoup aimé ce film et vous le conseille, vraiment.
Trois livres entamés sans être accrochée; fatigue générale, bourdon, hâte que cette année finisse, envie de me coller comme une marmotte au fond d’un trou et dormir. Oui, manque de sommeil…Cet après-midi, je vais aller m’acheter un bon petit polar bien noir, c’est de ça dont j’ai envie et besoin, j’espère trouver ce que je veux. Alors comme je ne suis pas une marmotte et que je vis en surface, je suis allée au cinéma.
Où j’ai vu ce film…Joli, intéressant, mais…Parce qu’il y a un MAIS. Nous étions une cinquantaine dans la salle ( séance de 17h, certes ), dans un cinéma « Art et Essais »… La semaine passée, il a été vu par 82 000 personnes alors que « Baby-sitting », lui, a fait 801 000 entrées…Bien sûr, il ne faut pas opposer le divertissement ( si on peut considérer que Baby-sitting soit du divertissement ), au cinéma documentaire, mais on ne va pas jouer non plus aux imbéciles : on sait parfaitement que ce ne sont pas les mêmes personnes qui verront ces films. C’est bien dommage parce que tout ça contribue encore à des incompréhensions. Alors il faut faire en sorte que ces publics captifs du genre divertissement le voient quand même, surtout les jeunes. Un film comme celui-ci devrait être vu par tous, par les jeunes et par ceux pour qui tout ça ce ne sont que des trucs de « bobos friqués », alors qu’on voit que ce n’est pas le cas, que les solutions viennent aussi des gens démunis qui n’ont pas d’autre choix que de chercher et trouver comment subvenir à leurs besoins élémentaires. Très bon exemple dans les passages sur les jardins cultivés sur les friches désertées par l’emploi de Detroit. L’exemple aussi de cette entreprise de Lille, Pocheco, qui démontre qu’avec un entrepreneur intelligent et citoyen ( parce qu’il faut bien qu’à un moment donné ce terme retrouve du sens ! ), on arrive à un résultat exemplaire. Et on rêve que d’autres suivent ce modèle…On rêve.
Personnellement j’avais déjà lu des articles, vu des reportages sur les sujets traités, je suis déjà convaincue et tant bien que mal, je m’efforce de vivre avec le respect dû à mon environnement, à mes voisins, aux autres en général ( ce qui n’est pas toujours réciproque, pas perçu comme tel…Bon, il faut dire que la région où je vis manque un poil d’ouverture aux autres – euphémisme ! – …)
Je vous mets le lien vers le site consacré au film, qui contient, lui un lien intelligent pour les enseignants, et ça, c’est LE bonus parce qu’il est impératif que ce film soit vu par la future génération. Film montré à la COP21, et aux chefs d’Etat de la planète ( ah ! quelle pochade ! ). Moi je crois qu’il faut que ce soient LES GENS (c’est quoi, ça ???) qui voient ce film.
Alors je partage, ici et autour de moi.
Le film est bien construit, beau visuellement, bande-son sympa, tout sauf barbant. Il fait frémir aussi, au début quand on nous dit que l’humanité pourrait bien disparaître dans…20 ans, eh ben oui, 20 ans, c’est pas loin…Et on met des enfants au monde en continuant de gaspiller, jeter, salir, on continue aussi à développer la haine d’autrui au lieu, comme dans ce bidonville indien, de rapprocher les gens…Bon, c’est un joli film où on rit aussi avec ces anglais qui peuvent être si incroyablement originaux parfois, où on se dit « mais c’est possible ! » et puis « Comme mon pays est en retard… » . Résultat mitigé pour moi, entre envie d’y croire et découragement ( sans doute à cause des élections simultanées qui ne sont guère réjouissantes dans ma région ). Les solutions, je pense, sont entre nos mains, pas celles des politiques, et ce film le dit et le démontre assez clairement.