Ma visite aux Quais du polar : une gosse dans un magasin de jouets !!!

    


  Ce week-end a eu lieu à Lyon ce festival du polar.

Et samedi, j’y ai passé la journée, une formidable journée ! Le programme était d’une telle richesse qu’il a été difficile de faire des choix, en particulier pour les conférences, nombreuses et toutes intéressantes. Certaines, prises d’assaut, nécessitaient une file d’attente et la chance de ne pas être au bout de la file. Ainsi, pour celles données par Michael Connelly ( invité d’honneur ), ou Arnaldur Indridasson, je n’ai pas pu y assister. Mais j’ai eu la chance d’écouter celle de Bertrand Tavernier, sur ses adaptations de romans policiers ( « Coup de torchon » d’après Jim Thompson, « L’horloger de St Paul », d’après Simenon » et le dernier en date  » Dans la brume électrique » d’après James Lee Burke). Quel homme et quelle vie ! La rencontre a duré une heure, mais on aurait aimé rester et écouter encore et encore…Une mémoire phénoménale, et quels souvenirs ! Les gens qu’il a côtoyé et sa façon d’en parler, son courage pour ne pas se laisser décourager malgré les difficultés…J’ai été particulièrement attentive à ce qu’il a raconté du tournage de « Dans la brume électrique ». J’ai trouvé ce film particulièrement beau, étrange, quelque chose d’envoûtant grâce à la lumière, à la bande-son, au choix d’acteurs magnifiques ( Tommy Lee Jones ! remarquable !) et grâce à sa connaissance de l’auteur. C’est grâce à ce film que j’ai découvert Burke, et lisant ce roman après avoir vu le film, j’ai compris le talent de Tavernier : ça aurait pu sembler inadaptable, et il y est arrivé à la perfection. Il a passé quelques temps en compagnie de l’auteur, qui l’a promené dans New Iberia et ses environs.

Enfin, ce fut un beau moment, à écouter un homme intelligent, ce qui , convenez-en, n’arrive pas tous les jours !

Autre grand moment pour moi, rencontre avec Craig Johnson, séance dédicace. Vous savez, si vous lisez le blog, tout le bien que je pense de cet écrivain arrivé du Wyoming, et son attitude lors de ces rencontres confirme ce que je pensais : un type qui écrit comme ça, et qui sait dire tant de choses avec finesse, sensibilité et humour, c’est forcément un type sympa…Et bien oui, c’est le mot juste, un type sympa ! La séance de dédicace prévue sur une plage d’une heure a duré beaucoup plus, parce que l’homme est bavard, amical, chaleureux et surtout, on sentait clairement son bonheur d’être là, au contact de ses lecteurs, avec un mot pour chacun, une franche poignée de main, son grand sourire sur son visage jovial, tandis qu’il vous posait son chapeau de cow-boy sur la tête, en éclatant de rire ! Un vrai type de la campagne, à la voix puissante, au rire franc et sonore, plein de sincérité…Et à son côté se trouvait sa traductrice, Sophie Aslanides, qui rentrait de 6 mois passés dans le ranch de Johnson. Elle a parlé avec beaucoup de ferveur de ces moments où elle a cru, au Busy Bee, le bar des romans, authentique, voir entrer le shérif Longmire et son compère Henry Standing Bear…J’ai trouvé juste de lui dire qu’elle avait fait un superbe travail de traduction car on ne dit jamais assez ce qu’on doit aux traducteurs; on a pu parler un bon moment, tout le monde écoutait, et ces échanges ont été pour moi une vraie joie.

Alors, bien sûr, j’ai pu saluer, voir ou apercevoir tous ces auteurs connus des lecteurs assidus de cette littérature : Maud Tabachnik, Paul Cleave, Philip Kerr, Didier Daeninck, John Connolly, Maxim Chattam, la liste est longue et d’une telle qualité…

Enfin, comme j’aime ça, je suis allée faire un petit tour sur l’enquête dédiée aux enfants, organisée par la maison d’édition « Grains de sel » : je me suis bien amusée ! Il s’agissait de trouver qui avait volé les 100 000 000 000 000 patates de Mr Potatoes, et, armés d’un carnets d’indices et d’un crayon, les petits détectives allaient de place en place. Des outils étaient mis à disposition ( plusieurs, afin qu’ils trouvent lequel utiliser ! ) pour procéder à l’élimination des suspects, jusqu’à trouver le coupable. C’était de la très grande qualité de conception : beau graphisme, humour, variété des  outils de déduction…

Comme j’ai trouvé que ça ne ressemblait à rien de connu dans l’édition pour les enfants, j’ai discuté avec la jeune femme chargée de cette activité et j’ai l’honneur et l’avantage de vous faire rencontrer : « Georges », petit-petit-petit-magazine, pas comme les autres ( et sans publicité, je précise ! )

      voir le lien dans la rubrique « Pour les enfants »

Vous l’avez compris, j’ai trouvé cet évènement passionnant. Alors, je précise que cela dure 3 jours ( vendredi, samedi et dimanche ) mais qu’il se passe plein de choses dans Lyon avant et après sur ce thème, dans les musées et les médiathèques en particulier, que pratiquement tout est gratuit, conférences, accès au salon et aux projections de films;  qu’à ce dont je vous ai parlé ici, vous pouvez ajouter :  une enquête dans la ville, la visite de l’Ecole de Police, des lectures publiques, du théâtre, des jeux de sociétés (avec »J’m’en fous, moi j’triche » ), des visites guidées sur des lieux de crimes célèbres à Lyon, etc…

Il semble que cette année les Quais du polar aient reçu 45 000 visiteurs, plus que l’an dernier; beau succès pour une littérature qui attire de nombreux publics, mais aussi grâce à une équipe d’organisateurs qui a su inviter les plus grands auteurs et grâce à 70 bénévoles venus porter main forte à cette belle manifestation.

Alors je vous invite à vous y rendre l’an prochain et en famille, car, lecteur ou pas d’ailleurs, tout le monde y trouve quelque chose d’intéressant.

A l’an prochain, aux Quais du polar !