Très beau livre, assez éprouvant, et émouvant sur le retour d’un soldat de la guerre en Irak.
Kevin Powers a lui-même vécu cette guerre comme soldat. Plus qu’un récit de guerre, il nous livre ici un texte dépressif, une méditation silencieuse et âpre sur la guerre, ses effets, ce qu’elle sème dans ceux qui la font; une graine morbide, qui prend le temps de s’enraciner, que l’on meure ou vive, ravageuse.
« Putain de merde, ce salopard s’est fait buter ! » dit Murph. Il n’y avait ni tristesse, ni angoisse, ni joie, ni pitié dans ses paroles. Il ne portait aucun jugement. Il était juste surpris, comme s’il se réveillait d’une longue sieste, désorienté, réalisant que le monde avait poursuivi son cours sans discontinuer, malgré toutes les choses étranges qui pouvaient se produire pendant le sommeil. »
Je vous invite à lire l’article très complet de Libération, qui explique mieux que je ne peux le faire l’histoire et la genèse de ce livre poignant. Personnages attachants, encore presque des enfants – on pense aux nôtres, quand on en a – pris dans quelque chose qui les dépasse, loin de ce qu’ils avaient imaginé, choc tellement violent avec la réalité…Peu de scènes de combat, on voit plutôt ces hommes en position de guet, de pause, ces moments qui sont emplis de tension, jamais la paix…Alternant les scènes en Irak avec celles du retour à Richmond, quelques chapitres sur les étapes de latence, l’Allemagne, le Koweït, un livre qui met à nu un homme et sa douleur.
«Le chagrin est un mécanisme concret, et nous ne pleurions que ceux que nous connaissions. Ceux qui nous étaient étrangers et qui mouraient à Al-Tafar s’intégraient au paysage, comme si quelque chose avait semé dans cette ville des graines qui faisaient sortir de terre, de la poussière, ou des pavés, des corps telles des fleurs après le dégel, desséchées sous un soleil froid et lumineux.»
Je l’avais vu à sa sortie, mais je n’ai jamais trouvé le courage de le lire en fait. Je n’ai pas encore le coeur à ça.
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Chaque lecture a son moment, je crois, en tous cas moi je fonctionne comme ça. Mais c’est un beau livre, qui a la qualité de n’être pas trop long et de dire des choses essentielles, fortes et c’est vrai assez bouleversantes…
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Merci pour un autre livre qui semble superbe. Je viens de finir un livre pour ados sur un sujet similaire. Un pere qui doit dealer avec les conséquences de son retour d’Irak et Afghanistan. Ecrit par un autre de mes auteurs favoris Laurie Halse Anderson.
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Je note !
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Une guerre sans nom exacerbe nos émotions, fracasse notre raison, c’en est devenu une terrible « habitude » (et ça continue en ce moment-même) : je crois que je ne pourrais pas me plonger, en ce moment, dans ce type de roman …. Il me faudrait de l’insouciance à consommer sans modération en antidote éphémère aux vacarmes du monde.
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Ouh là ! ça remonte à un moment, cette lecture ( excellente d’ailleurs ) . Effectivement, c’est un livre dur. Tu cherche un antidote. Laisse-moi quelques heures, le temps de boire mon café et je te fais une liste ! Mais comme ça, tout de suite, je te conseillerais « Rosa candida » et « L’embellie » de Audur Ava Olafsdottir, de petits bijoux merveilleux, doux, drôles et délicats, sans être angéliques ou bêtes, loin de là, ou bien Milena Agus, avec « La Comtesse de Ricotta » ou « Sens dessus dessous » chroniqué il y a peu. Ou bien si tu veux de la poésie et un superbe voyage, la trilogie islandaise de Jon Kalman Stefanson « Entre ciel et terre » et les 2 autres, tous chroniqués ici aussi
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L’embellie, voilà un joli titre !! … Je prends :-))
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Ce livre ( les livres de cette auteure à la voix si originale ) est un pur régal. Il se termine par un petit livre de recettes absolument délicieux lui aussi…
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