Evelyne, je triche, je mets deux photos !

Aubrac – Bonnecombe Photo de Vincent, domaine public.
Le plateau de l’Aubrac, comme le Maine pour toi, Evelyne, fait partie de ces lieux qui me sont nécessaires. Pour l’équilibre. Ici le silence, les ombres et les lumières, juste en lent mouvement, le même rythme que celui que l’on prend en marchant; les nuages sur la prairie, le léger sifflement de l’air dans les herbes, une cloche au cou d’une de ces belles vaches aux yeux fardés. Et le cerveau qui se vide du bruit et respire en phase avec les poumons. Ici on se couche sur l’herbe et on s’emplit de silence. Et tout se remet à sa place. Un endroit réparateur, qui invite au vagabondage physique et mental. Un puissant sentiment de délivrance .
Julien Gracq en a parlé :
« Rarement je pense au Cézallier, à l’Aubrac, sans que s’ébauche en moi un mouvement très singulier qui donne corps à mon souvenir : sur ces hauts plateaux déployés où la pesanteur semble se réduire comme sur une mer de la lune, un vertige horizontal se déclenche en moi qui, comme l’autre à tomber, m’incite à y courir, à y rouler, à perte de vue, à perdre haleine ».
Julien Gracq, Carnets du Grand Chemin, José Corti Editeur, 1992.
« Images d’un dépouillement presque spiritualisé du paysage, qui mêlent indissolublement, à l’usage du promeneur, sentiment d’altitude et sentiment d’élévation. »
Julien Gracq, Carnets du grand Chemin, Pléiade tome 2
« Parce que dans ce paysage, on a le sentiment qu’on peut aller partout, on a une impression de liberté étonnante. C’est ce qui fait pour moi le charme des grands plateaux comme ceux de l’Aubrac…. »
Julien Gracq, Entretiens avec J Louis Tissier, Pléiade tome 2

« Le-Bès-pres-de-Rieutort-DSC 0799 » par Pline — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons –
WordPress:
J’aime chargement…