Je suis tombée un peu par hasard sur cet article
J’en ai compris une partie, mais pas assez pour ne pas me sentir frustrée. J’ai la chance d’avoir dans mes amies blogueuses Evelyne Holingue, qui a accepté, pour vous et moi, de traduire ce texte que je vous livre donc ici en français. Merci mille fois, Evelyne !
« Les Quais du Polar est le plus grand festival de littérature policière en France, et cela en dit beaucoup, car les français adorent les romans policiers.
Bien sur, les romans mystères et les romans noirs marchent très bien aux USA, mais le roman criminel est un phénomène culturel français qui remonte à des dizaines d’années en arrière.
Les français, Dieu les bénisse, sont obsédés par tout ce qui est d’ordre criminel. Le festival des Quais du Polar se déroule dans le magnifique Palais du Commerce, à Lyon, où, pour trois jours, plus d’une centaine d’auteurs dédicacent leurs livres pour environ
70 000 fans et lecteurs. C’est un évènement comparable à Comic-Con pour les fous du roman noir.
Je suis allé à Lyon en mars pour la promotion de mon roman « Hell on Church Street », qui vient d’être publié en France sous le nom « L’Enfer de Church Street ». Le livre fait partie d’une nouvelle collection des Editions Gallmeister intitulée Neonoir, dont le but est de faire connaitre aux français les nouveaux auteurs américains de fiction criminelle.
Parmi les auteurs prévus dans cette collection des talents incroyables tels Jon Bassoff, Matthew McBride, Steve Weddle, et Todd Robinson.
Benjamin Whitmer, un autre écrivain de la collection Neonoir, auteur des romans « Pike » et « Cry Father » m’a rejoint à la table des dédicaces (si vous ne connaissez pas l’œuvre de Benjamin Whitmer, vous manquez la naissance d’une légende. Je suis sérieux. Ben Whitmer est un authentique, unique Américain. Un critique a dit que Whitmer est ce que vous obtiendriez si James Ellroy avait couché avec Shakespeare. La comparaison est flatteuse, bien sur, mais Whitmer est l’un des plus remarquables parmi les auteurs contemporains.)
Whitmer est beaucoup plus connu aux States que je ne le suis (ce qui veut dire qu’il est connu), mais nous sommes des crevettes en comparaison des géants John Grisham et Michael Connelly. Si vous voulez écouter la session avec ces deux auteurs, elle est disponible sur Télérama sous le nom Cercle Polar #158 et inclut les introductions et réponses traduites des auteurs.
Grisham et Connelly sont entrés sous les applaudissements. Les files d’attente débordaient jusqu’au coin de la rue. D’autres grands noms: Ian Rankin, Elizabeth George, et Val McDermid.
La table de Grisham était en face de la nôtre, nous avions donc une bonne vue. Alors que nous étions des amateurs ici pour trois jours, Grisham a travaillé une après-midi – son entourage l’installant avec efficacité, il était entouré d’une montagne de ses livres traduits en français et s’est mis à signer tout en accueillant ses fans enthousiastes avec l’aisance et l’élégance d’un homme qui rencontre de tels fans depuis vingt ans.
Deux heures plus tard environ, il était escorté avec la même impeccable prestation. Je ne pense pas que Whitmer ait eu la moindre envie de rencontrer Grisham, mais j’aurais aimé avoir la possibilite de lui dire bonjour, si ce n’est pour lui dire qu’il était le premier auteur que j’ai jamais rencontré. (Nous sommes tous deux originaires de l’Arkansas, et il donna une séance de dédicaces près de chez moi quand j’étais un gamin. Il avait été, il faut noter, très gentil à mon égard.)
Même les petits auteurs sont restés très occupés pendant le festival. Comme les Quais Du Polar se déroulent pendant trois jours, Whitmer et moi avons pu rencontrer des centaines de fans ainsi que des nouveaux lecteurs parmi les milliers de gens qui s’étaient déplacés pour l’évènement. J’ai entendu dire qu’environ 30, 000 livres se sont vendus pendant le week-end. Basé sur ce que j’ai pu observer, je le crois aisément.
L’expérience était incroyable sur plusieurs aspects.
D’abord, ni Ben ni moi n’avions jamais signé autant de livres que nous en avons signé en un jour au festival. (Un de mes souvenirs préférés du festival fut de voir une adolescente bavarde demander un autographe à Whitmer. C’était comme s’il était J.K. Rowling.)
Ensuite, la gentillesse et l’enthousiasme des foules étaient incroyables. Les gens qui déambulaient autour des tables et des auteurs étaient de tous les âges, hommes et femmes. Pendant nos moments de relâche Whitmer et moi ne pouvions qu’admirer ces gens.
Whitmer et moi avions à participer à différents événements, par exemple des débats et des interviews radio. Je faisais partie d’un panel intitulé “Le tueur en moi” avec les écrivains français Maxime Chattam, Sebastien Gendron, Ingrid Desjours, et l’écrivain allemand Sasha Arango. Le débat se déroulait dans la chapelle de la Trinité, une somptueuse église ancienne, parce qu’en France on discute roman noir dans de somptueuses églises anciennes. Nous portions des écouteurs qui traduisaient alors que nous parlions de nos livres, de nos influences, et du rôle du psychopathe dans la littérature criminelle. La chapelle était bondée (surtout pour Chattam, qui est une super star en France), et la discussion était animée.
A la fin du festival, les fans avaient leurs livres et leurs autographes et sont rentrés chez eux pour afficher leurs photos sur leurs réseaux sociaux. Les auteurs célèbres s’étaient envolés depuis bien longtemps, on suppose sur des nuages d’argent, vers leurs superbes maisons. Les libraires ont commencé à ranger ce qui restait d’invendus, et les organisateurs du festival ont commencé à plier les énormes banderoles décorées des noms des superstars du polar tels James Ellroy et P.D. James. Votre humble correspondant a pris le bus avec Ben Whitmer et un groupe d’autres écrivains (nous venions de tous les coins du monde mais avions en commun le fait de traîner nos propres bagages et de nous rendre à la gare.) Là-bas nous nous sommes serré la main, dit au revoir, et avons embarqué dans nos trains, des sourires un peu idiots sur nos visages.
Nous ne faisions qu’un. «
by Jake Hinkson
Ici, le lien vers le site de Jake Hinkson
Publié sur le site http://www.criminalelement.com/ – après ma demande d’autorisation pour traduire et publier l’article de Jake Hinkson
5. JakeHinkson
VIEW ALL BY JAKEHINKSON | MONDAY MAY 04, 2015 05:33PM EDT
Hi Simone!
Thanks for the kind words about my book on your blog. It’s fine with me if your translate my post for your blog as well. Thanks so much for taking the time to read it.
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Très intéressant ce point de vue des auteurs.J’aime bien la vision d’une cohorte d’écrivains avec armes et bagages se quittant sur le quai d’une gare.
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Oui, et cet homme a un humour qui me plait beaucoup . Le duo avec Whitmer me laisse une image très forte !
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Mais que c’est chouette cette coopération ! Merci merci à notre précieuse traductrice et amie Evelyne qui sans cesse ( lire ses excellents billets sur les expressions française expliquées aux américains !) crée des ponts entre ses deux pays ! Et merci à toi ma Livrophage de nous trouver des perles ! Tiens, je vous embrasse toutes les 2 !
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Je crois que quand les atomes crochus fonctionnent, on peut faire de petites choses sympas, oui ! Et moi aussi je t’embrasse et je t’écris dans la journée.
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Passionnant ! Merci.
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Et drôle, les stars qui partent sur des nuages d’argent !
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J’avais beaucoup aimé l’Enfer de Church Street, lu sur tes conseils, mais j’avais raté cet article. Je le trouve surtout plein d’humilité bienveillante envers les « stars » et de gentillesse envers les anonymes. Drôle et lucide aussi. Un type bien, ce p’tit gars de l’Arkansas !!!
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Oh oui ! formidable ! Et un chouette bouquin, j’ai pas lu le second, mais ça viendra !
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