Une lecture agréable avec ce policier sud-africain de Deon Meyer; j’ai lu « 13 heures » il y a quelques temps déjà. De facture plutôt classique, mais avec un bon rythme, de nombreux rebondissements, l’intrigue est bien menée.
Dans la ville du Cap, Benny Griessel et ses collègues ont affaire avec des messages menaçants à connotation biblique et vengeresse. Hanneke Sloet, avocate d’affaires qui grimpait en flèche dans son environnement professionnel a été assassinée deux mois plus tôt et l’enquête n’a pas été fructueuse. Mettant ses menaces à exécution, l’inconnu blesse deux policiers, en tue un autre. Alors toutes les équipes vont se mettre sur la brèche pour dénicher ce sniper un peu dingue.
L’Afrique du Sud et ses conflits ne sont que peu évoqués, mais j’aime bien Cupido qui profite de l’enquête pour régler quelques comptes avec les riches Blancs.
« Cupido sortit son badge de sa poche, l’abattit sur le comptoir en disant :
– Lis et pleure.
L’homme se pencha prudemment en avant et lut.
– C’est quoi ton nom ? demanda Cupido.
– Affonso ? répondit-il avec une hésitation étrange, en courbant ses épaules étroites.
– Affonso qui ?
– Affonso Britos ?
– Tu me le demandes ou tu me le dis ?
– Je vous le dis ?
Cupido regarda l’homme d’un air sévère. Ça devait être la nervosité qui provoquait les points d’interrogation.
– Capitaine Vaughn Cupido. Tu connais la Direction des enquêtes criminelles prioritaires, Affonso Britos ?
– Désolé. Je ne suis pas sûr. (Ton d’excuse respectueux.)
– Les Hawks.
– Ouais. Je connais les Hawks.
– Génial, Affonso. Qu’est-ce que tu sais des Hawks ?
– Ils foutent la trouille ?
– C’est la bonne réponse. »
Ici il est question de la corruption du « monde des affaires », que ces affaires soient politiques, industrielles, financières – ce dernier vocable englobant avantageusement les autres ! -, Griessel fourre son nez partout et échoue.Si toutes ces fausses pistes permettent à Deon Meyer de nous faire un beau schéma du système qui régit notre pauvre monde, l’explication du meurtre de la belle Hanneke est tout à fait ailleurs, et notre zinzin de la parabole biblique se fait attraper après avoir accompli sa vengeance.
On retrouve encore une fois – c’est assez récurrent dans le polar – des alcooliques plus ou moins abstinents, des surnoms imagés (le Chameau, La Girafe, Bones…), un petit poil d’humour et une écriture qui rend tout ça sinon mémorable du moins sympathique et agréable pour un moment de détente . J’ai bien aimé le caractère donné par l’auteur à Benny Griessel, bon flic, mais pas très assuré dans sa vie personnelle :
« Pourquoi est-ce qu’il faisait toujours ça ? Pourquoi est-ce que sa vie n’était jamais simple? Jamais de jamais, putain. Il avait quarante-cinq ans, l’âge auquel on est censé atteindre le calme intérieur, la sagesse et la résignation, l’âge auquel on est censé avoir réglé tous les problèmes. Mais pas lui. Sa vie était un marasme constant. Un flot ininterrompu d’ennuis, une lutte sans fin pour y arriver. Il ne pouvait tout simplement pas gagner, les choses ne faisaient que s’accumuler. On ne pouvait jamais avancer. »
« Putain ! », c’est le mot de Benny, car
« Jurer est la béquille habituelle des handicapés de la conversation. »
Un bon moment de lecture sans complications !
Vous semblez dire que le livre est bon malgré sa « facture classique ». Mais la facture classique n’est pas forcément la plus mauvaise^^
http://litteratureetphilosophie.wordpress.com
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Sans doute me suis-je mal exprimée, en amatrice que je suis ! Mille excuses ! J’ai bien aimé ce livre.
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Non non non non, vous vous exprimez très bien! C’est moi qui vous demande pardon si je vous ai semblé vouloir dire ça!
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Parfait ! Parfois, on se fait houspiller, par exemple, je vais hésiter à dire que Simenon m’ennuie tout intelligent que soit son propos, dire ça n’est pas « littérairement correct », mais j’adore Molière et ça, je peux le dire ! L’autocensure, c’est terrible !
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Oui, c’est vrai, il y a des dogmes parfois. Oh c’est toujours imbécile un dogme. Voyez: je préfère Corneille à Racine, mais je ne le dis pas à tout le monde^^
Cela dit, si on a l’art, et je suis sûr que vous l’avez, vous savez qu’on peut « tout faire passer car tout passe » (La Fontaine)^^
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J’ai voulu dire que parfois les formes classiques m’ennuient et qu’ici, ce n’était pas le cas, voilà !
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Oui, bien sûr, un ouvrage trop classique, trop léché peut devenir aride…
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Aride, encore, ça peut m’aller, mais parfois, c’est juste ennuyeux ! 🙂
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Faut qu’y ait du talent, de toutes manières, quelle que soit la forme employée 😉
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Voilà ! Et puis, tout ça est si subjectif, lié à plein de choses intimes, ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas. Certains ouvrages ont « leur heure » dans notre vie, aussi, comme une rencontre : avant, trop tôt, après trop tard !
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C’est vrai…
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En parlant de rencontres, est-ce que vous croisez parfois les autres bloggeurs?
Je dois dire pour ma part que je ne suis pas très habitué à ces relations purement virtuelles…
En tout cas, si vous vouliez m’écrire via le formulaire de contact de mon blog, j’en serais très heureux^^
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d’accord, j’y vais (mais je suis déjà allée sur votre blog )
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Je suis une grande fan de Deon Meyer 🙂
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Oui, c’est bon ! Et puis pour l’avoir vu aux Quais du Polar l’an dernier, très sympathique
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J’aime beaucoup Deon Meyer, mais j’ai trouvé que « 13 heures » avait beaucoup plus de force que celui-ci, que j’ai bien aimé quand même.
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J’ai trouvé aussi. Connais-tu ( si je peux me mettre le tutoiement ) Louis Ferdinand Despreez, « Le noir qui marche à pied » ( entre autres ) ? Formidable auteur de polar sud-africain.
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Oui « tu » c’est quand même plus simple.
Je ne connais pas cet auteur, je note donc !
Je suppose qu’il « marche » à pied ?
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oui, il Marche !!! 🙂 J’ai corrigé !
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