Toujours le même plaisir à lire James Lee Burke, ici avec un roman que je qualifierais de « pur western ». Deux évadés d’un pénitencier, Son Holland et Hugh Allison, poursuivis par un gardien, s’enfuient vers le Texas où ils retrouvent les rangers de Sam Houston, à la veille de la bataille de Fort Alamo. L’auteur nous mène dans les traces de ces deux hommes si différents et qui pourtant se lieront d’une véritable amitié, avec des obstacles, des rencontres, des affrontements…
Les Indiens vus par Hugh : « C’est chez les Comanches, là-haut, et ils ne sont pas tendres avec ceux qu’ils surprennent sur leur territoire. Quand je chassais le bison, ils ont capturé un de mes collègues et ils l’ont fait rôtir au-dessus du feu. Avant qu’il meure ils lui ont coupé les bras et les jambes et ils l’ont laissé dans les braises. J’ai abandonné la chasse au bison après ça, et je suis pas prêt de refoutre les pieds chez eux. » .
D’une aventure à l’autre, la plume de Burke, souvent avec humour – « Parle-moi comme ça encore une fois et je te fais un trou dans le bide assez grand pour y passer un plat à tarte. » – mais surtout avec un formidable don pour les descriptions des paysages, entraîne le lecteur sans temps mort jusqu’à la bataille. Car c’est aussi un roman historique qui retrace la révolution texane et la bataille de Fort Alamo, et la guerre est au cœur de cette histoire. Mais à la manière de Burke, c’est à dire loin du cinéma hollywoodien et de ses clichés; il dépeint des hommes loin de l’héroïsme, des hommes marqués par leur propre passé; parfois courageux et d’autres fois lâches, tendres ou impitoyables, des hommes…Le duo de Son le sage et Hugh le malin fait merveille pour la légèreté de ce court roman, et vraiment, James Lee Burke écrit de façon remarquable et avec une grande puissance d’évocation : « Ils étaient de garde à la lisière du bois. Le jour se levait et le brouillard recouvrait le pré d’un épais nuage blanc. Ils entendirent le cavalier avant de le voir. Alors que Son et Hugh prenaient leurs fusils en main, il jaillit du brouillard, son cheval et ses vêtements trempés de rosée, son chapeau, retenu à son cou par un cordon de cuir, flottant au vent derrière lui.[…] Le cavalier ne ralentit même pas. Penché sur l’encolure de son cheval, il s’engouffra sous les arbres au galop, faisant voler les cendres des feux de camp éteints et rouler les gamelles. »
Un bon petit bouquin d’aventure, plein d’intelligence et de vie, comme toujours avec Burke, écrivain que j’aime, voilà !
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Et quelle scène de bataille en illustration ! On dirait presque un remake du Goya du « 3 mai »…
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C’est tout à fait ça, Burke a un talent incroyable pour générer des images, et le rapprochement avec Goya est bien vu…mais de ta part, normal !
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Waouh, ça fait très envie. Moi qui croyais que Burke se réduisait à Robicheaux…
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Ah ben non ! Il a écrit pas mal de bouquins qui se déroulent au Texas. Personnellement je préfère sa série Robicheaux et la Louisiane, mais de toutes façons, il est doué, le gars ! J’adore son écriture. Ici, comme le dit Culturieuse, la scène de bataille est époustouflante.
Hors sujet : j’ai testé d’autres thèmes, j’arrive pas à me décider…J’ai réduit la largeur des photos d’en-tête, …c’est tout pour l’instant!
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