Je viens de terminer ce roman, encore l’Islande, cette fois dans les années 60, avec une enquête qui se déroule sur quelques jours seulement.
Pas mal…Le livre est basé sur une énigme de 39 devinettes plus une qui dénoue l’ensemble, et sur les sagas islandaises, importantes et très vigoureuses dans l’esprit de la population, présentes en toile de fond. Le livre de Flatey, sorte de compilation de textes du Moyen-Age qui retracent la vie des rois islandais, constitue l’axe du livre; mais ce que j’ai le plus apprécié durant ce séjour dans les îles des confins occidentaux du continent européen, plus que l’enquête, c’est la vie de cette petite communauté et l’étude ethnographique – les conditions de vie si dures, l’isolement… – , ça, ça m’a intéressée. Et puis il y a une bibliothèque même dans ce coin reculé où on mange de la graisse de morse et du ris de macareux ( ! ) , car on lit, dans cet univers sauvage, et les sagas islandaises sont la base culturelle de ce peuple; des sagas violentes, comme on le découvre au fil des chapitres du roman.
Sinon, ça n’a pas la force d’Indridason, ni l’originalité d’ Audur Ava Olafsdottir, l’écriture est plus ordinaire, mais ça se lit avec plaisir; pour ceux qui aiment découvrir, à travers ses auteurs, un pays si loin du nôtre, à tous points de vue.
Les premières lignes :
« Le vent soufflait de l’est dans le Breiđafjörđur ce matin-là de bonne heure et une brise très fraîche ébouriffait les vagues écumantes dans les passages resserrés entre les îles de l’Ouest. Résolument, un macareux effleurait à toute vitesse la crête des vagues et un cormoran poussé par la curiosité s’étirait sur la partie basse d’un écueil. Quelques guillemots noirs plongeaient dans l’eau profonde et, tout là-haut dans les airs, des mouettes arrogantes tournoyaient en quête d’une éventuelle pitance. D’un seul coup, toute l’œuvre de la Création s’animait dans le fjord et s’éveillait dans la splendeur du soleil matinal. »