Pour une fois, un film : « Nébraska » d’Alexander Payne.

 

J’ai vu hier ce très beau film, dont le sujet m’attirait …J’ai passé un très bon moment, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un film comme celui-ci. D’accord,  j’avoue que je ne vais pas souvent  au cinéma et que je suis un peu difficile, mais là, pour moi un grand moment de plaisir.

J’ai trouvé dans cette comédie,  road – movie mélancolique filmé en noir et blanc, tout ce que j’aime  dans la littérature américaine, à savoir une ambiance liée aux paysages , ici les étendues immenses et désertes depuis les routes qui traversent les états du Montana, du Sud-Dakota, du Wyoming et du Nébraska, à la crise dessinée en filigrane dans les petites villes peuplées essentiellement de gens âgés, arbres nus et silos, bande-son en sourdine, mais surtout des thèmes comme les relations familiales en déserrance , le besoin de renouer avec son passé, mettre à jour les choses cachées de la vie des uns et des autres.

Le film s’ouvre sur ce vieil homme à la marche désarticulée, qui avance au bord d’une grande route pleine de camions et sur laquelle il est « ramassé » par la police qui va le mettre à l’abri. Ce vieux, sa femme, apparaissent comme des gens peu sympathiques, et David, leur fils cadet est le seul qu’on trouve attachant. Et puis au cours de l’histoire, il va découvrir, par bribes infimes, le passé de son père, un « taiseux » dont il ne sait rien ou presque.

 J’ai beaucoup ri, certains passages sont désopilants et à la même seconde on a le cœur serré,  j’ai été touchée par ce fils, si gentil avec ce vieux père têtu et perdu dans un rêve dont il ne veut pas sortir : il a gagné le gros lot à la loterie et il doit aller chercher cet argent pour s’acheter une camionnette et un compresseur ( pour remplacer celui qu’il a prêté à Ed Pegram et qu’il ne lui a jamais rendu ). Commence  un voyage d’environ 1500 km de Billings, Montana, à Lincoln, Nébraska. Entre la chute du vieil homme soûl qui lui vaut quelques points de suture à la tête et la recherche du dentier perdu sur les rails du chemin de fer, c’est bien une aventure parfois difficile pour David , mais il est doux, gentil et veut que son père vive son rêve.

Alexander Payne nous livre une galerie de portraits « pas piquée des hannetons » ! Les oncles et tantes , sans oublier les cousins que je peux qualifier de débiles méchants, et puis la mère qui dans la scène du cimetière a fait exploser la salle de rire. La vie de l’Amérique profonde sans fioritures romantiques.

La famille reprend doucement corps au long de cette aventure fantasque, et c’est hors de la morne et pesante vie quotidienne qu’elle va se retrouver unie.

Les comédiens sont parfaits, l’image est superbe,ce film est bel et bien une comédie fine et intelligente, j’ai adoré ! Et j’ai pensé à deux amis en particulier, Bruno et Mary, qui aimeraient ce film, je pense…

4 réflexions au sujet de « Pour une fois, un film : « Nébraska » d’Alexander Payne. »

  1. Je suis contente que vous ayez aimé ce film que j’ai trouvé si unique parmi tous ceux qui se ressemblent tant. L’Amérique profonde sans dentelles, et ces paysages désolés qui me font pourtant craquer lorsque je les traverse en voiture. A plus.

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    • C’est ça : ça ne ressemble pas à ce qu’on voit le plus souvent, et c’est pour ça que je suis un peu difficile concernant le cinéma, j’aime les choses comme ce film, profondément humain et drôlatique en étant empli de finesse d’esprit. Et oui, cette Amérique méconnue. Le prochain film que je désire voir est « Homesman » de Tommy Lee Jones ( vous l’avez vu ?), je vais lire le livre avant.

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