Après le beau roman de Pete Fromm dont j’ai parlé dans un précédent article, « Je ferai de toi un homme heureux » de Anne B. Ragde ( Balland, traduit par Hélène Hervieu ) m’a paru un peu fade. On retrouve la verve acidulée de Anne B.Ragde, mais il y a une espèce d’indolence qui enlève le mordant auquel elle nous a habitués. J’avais beaucoup aimé la trilogie de « La ferme des Neshov » et « Zona frigida », le ton assez irrévérencieux de la dame et son côté décalé. Ici, bien sûr, on sourit de cette galerie de portraits, de la vie de cet immeuble, quotidienne et routinière. Mais bon, je trouve qu’elle ne s’est pas trop forcée ! Peut-être bien que l’éclatant « Comment tout a commencé » de Fromm est un peu responsable de la perception que j’ai eu de ce petit roman, agréable au demeurant. Alors, pour retrouver ce plaisir qu’on ressent quand on est en phase avec un auteur, une écriture, je lis « Avant la nuit », de Pete Fromm encore ( Gallmeister, traduit par Laurent Bury ) et je me régale de ce recueil de nouvelles.
Je voudrais aussi revenir sur « Impurs » de David Vann , et simplement dire que les » âmes sensibles » peuvent être heurtées par certains passages de ce roman. Je l’ai dit, j’ai trouvé certaines scènes insoutenables, et en littérature, je supporte beaucoup de choses assez atroces ! Mais là, franchement, c’est dur !