Grand coup de coeur pour un film en salles actuellement: « Le Havre », de Aki Kaurismäki. C’est à mon avis une oeuvre comme seul ce taciturne Finlandais sait en créer. Cela ne ressemble en rien au cinéma français actuel. Les comédiens (extraordinaires) ne sont pas jeunes, pas très à la mode, pas riches, mais beaux de leur seule humanité ! Enfin des visages et des voix qu’on ne voit ou n’entend pas tous les jours dans les médias, parlant de tout et n’importe quoi. Enfin un propos sans angélisme ni posture qui se contente de dire, de décrire, sans se répandre en discours! Enfin un cinéma qui n’étale pas un budget faramineux pour cacher sa misère, mais qui, avec un décor ordinaire et pauvre , des acteurs qui croient en ce qu’ils font et pas seulement pour leur cachet ( tiens ! ça me rappelle quelque chose…) nous offre un spectacle plein de drôlerie, d’intelligence, de sensibilité et un vrai travail de réalisation, une véritable oeuvre d’art. Ce film est un conte où les fées portent une blouse de travail et où les magiciens abusent un peu du vin en mangeant leur fromage. Parce que les personnages sont bien des fées et des magiciens, sous leurs vieux manteaux et leur mine un peu chiffonnée.
Connaissez-vous André Wilms ? Moi, je ne le connaissais pas, alors écoutons- le parler de ce film, de Kaurismäki et du cinéma : ça change !
Et si vous voyez et aimez ce film, regardez, du même grand Kaurismäki « L’homme sans passé » .
En regardant ce film, en lisant des interviews du cinéaste et de ses comédiens, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec l’écrivain, finlandais lui aussi, Arto Paasilinna. D’autant que je venais de terminer un de ses romans, « La forêt des renards pendus », qui m’avait fait rire, comme tous les livres de cet original personnage qu’est Paasilinna. J’ai pensé à lui à cause du ton, caustique sans avoir l’air d’y toucher, de l’économie de moyens, aussi. Chez Paasilinna, pas de discours interminables; des faits, le déroulement d’une action, des mots choisis, et le lecteur doit apprendre à saisir tout le sel du texte, juste par son intelligence.On dit que les Finlandais sont des taiseux, et c’est ce que semblent confirmer les oeuvres de ces deux artistes.
Parmi les romans de Paasilinna,ceux que j’ai préféré sont
« Le cantique de l’apocalypse joyeuse »
« Petits suicides entre amis »
et « La cavale du géomètre »,mais nous en avons plusieurs autres sur les rayons de la bibliothèque
Et voici un lien vers une petite biographie de l’auteur
Ahh, André Wilms je l’ai vu plusieurs fois au théâtre :un régal !
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Et tu as vu, Le Havre, avec lui ? j’ai adoré ce film qui ne ressemble à rien d’autre. Et de Kaurismaki, L’homme sans passé, super
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