J’avais écrit en Juillet 2010 un article sur le premier roman traduit chez nous de cet auteur danois : « L’art de pleurer en choeur ». Et voici que Jepsen nous replonge dans l’univers un peu glauque de cette famille pour le moins perturbée. Allan, le fils cadet, devenu écrivain, revient dans son Jütland natal après des années d’absence, car son père le laitier est mort. Il ne sait pas encore vraiment à quoi il s’expose, et ce retour vers sa mère va le mener dans une quête de la vérité, enquête sur ce qui s’est passé entre les murs de la maison familiale en son absence, et sur les circonstances de la mort de son père…Et je n’en dis pas plus !
Jepsen a l’art du burlesque et de la dérision pour parler de choses atroces. On retrouve ici ce qui nous faisait rire dans le premier livre, nous sentant un peu coupables de rire de telles choses. C’est ce qui constitue la force de cette écriture et du discours qui dénonce le silence de toute une communauté devant des faits inqualifiables : en fait, Jepsen est sans pitié avec la lâcheté, la cruauté de gens « ordinaires » qui ont bonne conscience, même devant les plus flagrants symptômes du désespoir et du chagrin.
Je conseille de lire « L’art de pleurer en choeur » avant « Sincères condoléances ».
Et je vous invite à écouter ce qu’a dit Erling Jepsen de son livre .