Je sais, je n’ai pas beaucoup lu ces derniers jours…Vie familiale, et surtout soucis de santé qui m’ont interdit de lire trop longtemps – comme de marcher plus d’une heure ou de passer du temps sur mon écran…-, bref, je me suis dit qu’un petit polar facile serait parfait, et j’ai bien fait. Je connaissais Markaris mais n’avais rien lu encore de lui. Ce livre est le second d’une trilogie consacrée à la crise terrible qui a frappé la Grèce depuis 2008, mais il se lit parfaitement bien indépendamment des autres.
Kostas Charitos, flic athénien, est confronté ici au « percepteur national », personnage invisible qui dégomme les riches fraudeurs fiscaux et autres mauvais citoyens, dans cette ville symbole depuis l’Antiquité de la République et de la sagesse philosophique. Le mode opérationnel de ce héros consiste en une lettre aux mauvais payeurs qui détaille leurs méfaits, puis en une mort mise en scène : empoisonnement par injection de ciguë, corps déposé aux Céramiques ( ancien quartier de la ville où étaient regroupés les potiers, site de fouilles archéologiques ).
Dans une ville asphyxiée par la crise financière et la corruption de l’État, bloquée par les manifestations et une circulation anarchique, l’enquête de Kostas avance sans temps mort, Kostas qui se débat avec les ministres peu vertueux (euphémisme ! ), sa famille sous tension et sa ville en plein chaos.
« Pourquoi, pendant toutes ces années, l’État n’est pas venu me dire: « Tout ce que tu construis là est illégal , ou je te le prends, ou je le démolis » ? Pourquoi ? Parce que jusqu’à présent l’État lui-même voyait ça comme du développement et fermait les yeux. Toi, maintenant, tu peux me dire que c’était du développement bidon. D’accord, mais quand l’État tout entier est bidon, le développement aussi est bidon, qu’est-ce que tu veux? »
L’assassin, après deux meurtres, constate que ses lettres vont suffire à faire payer les tricheurs, et des millions d’euros arrivent dans l’escarcelle du Ministère des Finances. Mais ses exigences vont alors changer.

29 June 2011: Demonstrations in front of the Greek parliament – Moutza against the parliament. By Ggia (Own work) [CC BY-SA 3.0
« On va tous finir comme ça, dit-il. Même si on ne se suicide pas, on continuera de peigner la girafe, on ne pourra pas payer ce qu’on doit, on fermera nos magasins et on n’aura plus rien à manger, plus rien pour les études de nos enfants. Ça aussi, c’est un suicide. »
En lisant ce roman, on se prend à rêver à des percepteurs nationaux qui sans meurtre mais fermement ratisseraient bien comme il faut les comptes offshore de tous les corrompus, un percepteur national qui ferait tomber les masques…Mais enfin, à mon âge, il n’est plus temps de croire au Père Noël …
Le regard des écrivains sur ces années de crise est toujours intéressant. La Grèce est pour moi un souvenir merveilleux d’un voyage en stop, il y a longtemps, et j’ai une tendresse particulière pour ce pays qui souffre tant.
Une lecture agréable et intelligente sans être pesante. Le premier de cette série, « Liquidations à la grecque » semble être le meilleur des trois, je pense que je le lirai.
Sinon, j’espère reprendre bien vite un rythme de lecture plus soutenu, ça me manque et je vois ma pile monter sans jamais se réduire !
La question est: Dois je lire ton post ou non ??? Puisqu’il est prévu que je lise le livre dont tu parles comme tu le sais !! Bon, je n’ai pas résisté, je l’ai lu bien sûr !! Comment résister à ce billet sur ce pays que j’aime profondément ??? Rien que la vue de l’Acropole m’émeut… Je rajouterai donc un com dès que je l’aurai lu !!! En attendant, je dévore la Trilogie écossaise que tu m’as conseillée … Toute ébouriffée par le vent des l’île Lewis !!! Bises bises
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Oh, il n’y a pas grand mystère, mais ce livre vaut surtout sur la présentation de la crise grecque;l’écriture n’est pas remarquable( ou est-ce un problème de traduction, je ne sais pas ), mais c’est facile à lire. La trilogie écossaise, c’est tout autre chose, …
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Je confirme, le premier est le meilleur des trois, mais ils sont quand même tous bien.
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d’accord, j’achète !
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J’ai toujours entendu beaucoup de bien de ces livres. Peut-être un jour, mais là vois-tu, je termine mon apothicaire estonien, puis j’ai indridason, et le 29 notre copain Craig arrive sur les tables. Ca fait du boulot !
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Craig, c’est déjà noté, Indridason, je savais pas, je vais aller voir, et ton apothicaire, j’attends ton post ! Tout ça me ravit, et m’accable en même temps, je n’y arriverai pas…
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Une fois de plus, nous sommes en phase ! Pour toi donc mon futur post que je prépare, là, tout de suite !! Les grands esprits … Bises
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Ce sera le petit bonheur du jour, ce jour noyé de gris enchanté par ma fée préférée ( hum…je n’en connais pas d’autre, en fait…)
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Pour moi, ce seront Djian, Hustvedt et Houellebec les suivants. Mes voeux pour ta santé!
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Houellebecq
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Merci ! Hustvedt, j’ajoute à ma liste; Houellebecq, là, j’ai pas envie du tout, en tous cas pas en ce moment. Djian, peut-être !
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Je n’ai encore rien commencé, hein. Des projets, des projets…
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Ben comme moi, donc ! 🙂
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Rebonjour, j’ai trouvé aussi que Liquidations à la grecque était le meilleurs des trois mais celui-ci vaut la peine rien que pour le personnage de Charitos et tous les autres qui gravitent autour. Bonne après-midi.
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En tous cas, ça m’a fait rire, et ça a le mérite d’appuyer là où ça fait mal !
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