Immersion dans l’histoire de la Namibie…
Ah, c’est sûr que ce n’est pas ce que nous connaissons le mieux, ce qui rend le livre très intéressant ; l’auteur, allemand, se penche sur le meurtre non élucidé, en 1989 d’Anton Lubowski, blanc qui soutint la SWAPO ( mouvement de libération de la Namibie ).
Lire le communiqué de presse paru alors
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-89-678_fr.htm
Certains noms, ceux des victimes du tueur, sont donc authentiques, et Jaumann utilise les questions qui se posent encore sur l’assassinat du célèbre avocat pour bâtir un roman politique sur fond de township écrasé de chaleur.
Mêlant ainsi, et de belle façon réalité et fiction, on découvre une partie de l’histoire de ce pays, la corruption des uns et des autres, juges, policiers et politiques, le tout en campant un sympathique personnage : Clemencia Garrise.
Cette jeune femme noire, pur produit de la « nouvelle » Namibie post-apartheid, doit, tout en affrontant , (faut pas exagérer non plus !) le racisme et le machisme, mener une enquête sans moyens à la suite d’une série d’assassinats, dont les victimes sont de riches hommes blancs qui furent soupçonnés du meurtre de Lubowski. Elle se penche donc elle aussi sur le sombre passé de son pays, dont elle ne connait que ce qu’on lui en a raconté.
C’est elle que j’ai aimé dans ce livre, parce qu’elle a ce qu’on peut appeler un caractère de cochon, mais sa liberté et son indépendance en dépendent ! Les scènes dans son township, entre ses tantes, son frère et les voisins sont très drôles par le décalage entre un pays aux allures modernes où les coutumes et le caractère local persistent, fort heureusement pour sa personnalité. Clemencia, se bat tout le temps, pour sa chambre, fermée à clé et où elle doit se protéger des « envahisseurs » prompts à accaparer son territoire, pour le respect de la qualité de son travail de policière, pour son indépendance de femme face au journaliste allemand qui lui fait la cour…Une vraie battante ! Elle a pour ça toute son intelligence, qui va la mener au dénouement, sans toutefois parvenir à éviter les meurtres.
L’écriture et la trame restent classiques, à mon goût un peu trop, dans un style plus proche du reportage que du suspense, je trouve que ça manque de force et d’énergie, mais néanmoins on lit ce roman avec intérêt pour cette histoire que nous connaissons mal, peu, ou pas du tout.
L’auteur en dit : « L’heure du chacal est donc un roman. Il ne prétend pas reproduire la réalité historique, mais souhaite raconter une histoire qui comporte sa propre réalité. Il ne peut évidemment pas se substituer à une élucidation juridique des événements, mais s’il devait contribuer à remettre le meurtre d’Anton Lubowski à l’ordre du jour pour que, peut-être, justice puisse enfin être faite, j’en serais très heureux »
Et parce que c’est joli à voir et à entendre, ce jeune choeur de rue, namibien et métis
Merci – je n’en ai pas encore entendu…. !
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Eh ben c’est fait !
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J’en ai entendu beaucoup de bien, et j’ai quelques collègues qui l’ont lu et qui l’ont adoré. PAL de mon coeur… 🙂 (au fait, j’ai lu et chroniqué le dernier Johson…Miam!)
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C’est un livre très intéressant, mais qui n’a quand même pas soulevé ma passion, intéressant pour l’histoire, c’est sûr. Je vais aller me jeter sur ta chronique sur « Molosse » !
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