Dernier opus de Joyce Carol Oates, « Petite soeur, mon amour » contient tout ce qui fait le talent de cette grande dame de la littérature américaine. L’écriture est vive et vivante, le style se caractérise par une utilisation très particulière de la ponctuation, qui donne au récit son rythme et un humour plus que grinçant nous met à distance d’ émotions parfois dures à soutenir.
Partant d’un fait divers qui bouleversa l’Amérique – le meurtre non élucidé d’une Mini Miss vedette de 6 ans, adulée des foules – J.C.Oates réécrit l’histoire et, elle, trouve le meurtrier. Elle, ou plutôt le narrateur, âgé de 19 ans et grand frère de la victime, qui par l’écriture cherche une vérité . Les thèmes sont de ceux chers à cette écrivaine : dissection de la société américaine et de ses excès, voyage au fin fond de » l’âme humaine « , horreur ordinaire.
On voit là comment détruire ses enfants par vanité, stupidité, soif de parvenir, de manière aussi sûre que par arme à feu, mais infiniment plus cruelle.
Si on n’a jamais lu cet auteur on peut être dérouté par ses notes de bas de pages, sa mise en page, ses enchaînements, mais celà donne une vérité aux mots et en ce qui me concerne, plusieurs jours après avoir fermé le livre ( à regrets ), Skyler et Bliss, ces 2 enfants perdus sont encore dans mon esprit, et, oui, dans mon coeur. Si on est sensible aux histoires d’enfance, il ne peut pas en être autrement ! Si ?
Simone
Le nom de la petite fille dont Oates s’est inspirée est JonBenet Ramsey et on trouve de nombreux articles sur le net, photos et vidéos qui pour ma part m’ont fait mal au coeur.
Je suis curieuse de savoir ce que vous pensez, que vous ayez lu le livre ou non…