Challenge proposé par Evelyne Holingue, l’amie d’Amérique, écrivaine ( vous lirez son premier texte en cliquant sur le lien ) .
Je convie mes amis blogueurs et blogueuses à se prêter à ce jeu, s’ils en ont envie ( je pense à Mary, Lorentz, Marie, Martine…)
Est-ce que le cadre d’une histoire, d’un roman importe pour vous lorsque vous lisez ou écrivez ? Est-ce que la géographie d’un lieu devient aussi essentielle qu’un personnage ? Développez-vous une affection particulière pour un lieu, qui pour des raisons parfois obscures vous donne l’impression de l’avoir toujours connu ?
Les règles du challenge Cinq Photos Cinq Histoires sont simples :
– Une photo et un texte associé à la photo pour cinq jours consécutifs.
– Le texte et sa longueur sont laissés au choix du blogueur ou blogueuse.
– Contacter un autre blogueur/blogueuse pour continuer le challenge. Aucune obligation, bien sûr.
Voici le premier lieu qui me vient à l’esprit, fondateur :
Cette maison est l’école dans laquelle je suis née, comme mes quatre frères et sœurs. C’est resté la mairie, mais l’école est fermée depuis bien longtemps.
J’ai grandi dans des écoles, mais c’est celle-ci, que j’ai quittée à 5 ans, c’est celle-ci qui m’a laissé le goût de la rêverie et c’est ici que j’ai appris à lire. Se sont incrustées dans ma mémoire l’odeur des vieux planchers de la salle de classe, celle de la fumée du poêle en fonte, et celle des bûches posées bien rangées à côté. L’odeur de la craie et de l’encre violette. Mes premiers cubes de couleur, que mon père me prêtait le soir. Je restais assise à un petit bureau, sage et silencieuse tandis qu’il corrigeait les cahiers des élèves de sa classe unique, avec ces jolis cubes neufs et brillants, à facettes ornées de figures géométriques rouges, jaunes et bleues. Et au fond de la salle, la petite armoire où étaient rangés les livres. Nous habitions au-dessus (oui, mon père était ici le maître d’école comme on disait alors, en blouse grise), et nous jouions au grenier – vous voyez, les petites fenêtres carrées tout en haut ? – . Je revois le camion de pompier de mon grand frère, et le Meccano, de vieux chiffons pour se déguiser et les noisettes qui sèchent sur le rebord de la fenêtre. Je me souviens aussi de mes petites bottes en caoutchouc posées dans l’escalier entre la classe et le logement, dans lesquelles, un matin, j’ai trouvé une nichée de souris…La cage sous le préau où chante une tourterelle, et puis surtout mes premiers livres lus toute seule, une histoire d’écureuil qui fait ses provisions, et le chien..Pouf je crois, qui s’est perdu.
Je suis partie toute petite de cette école, mais ce village et ses paysages, où par la suite, dans la maison de famille j’ai passé toutes mes vacances, et dont je reparlerai pour ce challenge, cette petite école font partie de moi, je ne les évoque jamais sans émotion.
Quel bel endroit et quelle belle évocation !Je suis très sensible aux lieux dans les histoires et ils sont très présents dans mes souvenirs .Les descriptions et les ambiances sont parties intégrantes d’un roman ,c’est pour ça que j’apprécie entre autre les » nature writers »
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Je crois comme toi que les lieux sont vivants, de toutes les vies qui les traversent, d’hier et de maintenant. Quand je passe devant cette petite école qui n’en est plus une – sauf pour ceux qui y sont allés – j’ai les souvenirs qui reviennent; et je sais que pour certains d’entre eux, ce sont des choses que ma grande soeur m’a racontées, ou ma mère, mais ce sont quand même mes souvenirs, j’ai intégré des images – ce qu’on appelle les souvenirs induits – j’ai quelques photos, dont une où je suis sur mon petit vélo, tenant à la main une ombrelle que mon père m’avait achetée sans doute pour mon anniversaire, ombrelle en papier avec un manche en sucre d’orge, ça, je m’en souviens par la photo uniquement. Dans les jours qui viennent, je parlerai de paysages, de lieux romanesques où je me sens comme chez moi.
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J’ai hâte de lire ,c’est étrange cette sensation d’arriver dans un lieu qui nous est destiné .Et cette impression de plénitude qui en ressort.
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elle me fait bosser, Evelyne, mais ça fait du bien !
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Solveig, qui m’a proposé ce challenge, m’a fait bosser aussi et au début j’ai franchement hésité. Mais comme toi je trouve intéressant de plonger dans ces photos et d’y associer un texte. Merci encore.
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ça me plait, sinon, je ne ferais pas !:)
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Oui, ça occupe bien quand même, mais tout ce qui invite à réfléchir est bon, je trouve, quel que soit le résultat.
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Merci pour l’invitation – je ne sais pas si je peux participer au challenge (mais je suis touché) – je pars dans une semaine en vacances et c’est comme si les clients s’étaient donné le mot pour charger l’agenda….. (toutefois, j’aime me laisser faire de ce côté là).
Bizzz Bernhard
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Oups ! Ton vrai prénom c’est pas Lorentz (ça aurait pu, hein!) c’est Bernhard ! Alors ciao Lorentz, bonjour Bernhard ! Bon, tu as du boulot, c’est bien !
Je te souhaite de belles vacances; en principe on a photos et impressions ensuite , alors je ne te demande pas où tu vas, ce sera la surprise !
Des bises aussi !
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Laurens, Lorenz, Lorentz – comme disait Goethe « Namen sind Schall und Rauch » ==> « du vent, de la fumée, du verbiage » ou simplement « de la vanité » !
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J’ai fait de l’allemand, 5 ans, mais hélas je n’ai eu un bon prof que deux, après ça s’est gâté et il ne m’en reste que très peu de choses, dommage !
Mais Goethe, eh bien vive les traducteurs, hein ! :), lui je l’ai lu et je pense l’avoir compris ( lu à l’adolescence, ça vous bouscule, les Souffrances du jeune Werther…)
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J’aime beaucoup, beaucoup ce texte. Cette photo est si semblable a l’école de mon enfance. Je n’y vivais pas mais j’aurais adoré. Tu évoques avec tellement de détails tes jeunes années dans cette école/maison que j’ai la sensation d’y être aussi. Merci pour cette belle photo et billet très émouvant. Et merci d’avoir dit oui à l’invitation.
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je vais essayer de tenir la route ! celui que tu as écrit en anglais, sur ton enfance normande faisait partie du challenge aussi, non ? Avec la photo du chemin ombragé ? Très beau aussi. J’ai un peu de mal à parler de mon enfance, ce n’est pas facile, mais ces 5 premières années, bien que la mémoire ne soit pas très opérationnelle à cet âge, m’ont laissé des traces, cette identification lieu/caractère colle bien dans mon cas. Les textes à venir seront différents. J’ai lancé l’invitation aux autres blogueurs? Bernhard – puisque je viens d’apprendre que Lorentz n’est pas son prénom ! – part en vacances, mais j’espère qu’il participera au retour !
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Cette maison a une assise qui rassure. Sa forme, solide et trapue, semble vouloir protéger, et ses pierres apparentes, qu’on a envie de caresser, rassérènent. Elle est là, forte, imposante, avec quelque chose de bienveillant en plus.
Et ce « quelque chose », ton texte nous l’a soufflé à l’oreille … Je repense au petit Marcel (Pagnol), c’est une nostalgie d’enfances, de craies sur tableau noir, et déjà … les livres ! « On ne perd jamais une occasion de s’instruire » 🙂
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Quand j’ai lu Pagnol, je me suis dit qu’enfant d’instit’, c’était une image immuable à cette époque en tous cas ( même si je suis un poil plus jeune 😀 ); avec le petit Marcel, je me suis bien reconnue dans le « concept » ahahah! comme on dit maintenant. Sur nos enfances respectives, nos vies d’images d’Epinal ont bien vite bifurqué et n’ont plus rien eu de commun. Je le regrette terriblement d’ailleurs…Mais mais mais, c’est une autre histoire !
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Du plaisir à te lire et à voir un peu de ta vie au travers. Je suis moi-même en vacances et la connexion est très capricieuse…De plus, je vais certainement faire l’exercice pour moi, mais je ne vais pas le poster (Rien de personnel sur mon blog). Merci pour l’idée que je trouve très sympa!
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J’ai hésité, parce que l’écriture emmène vite vers des zones de soi-même qu’on ne veut plus fréquenter, qu’on ne veut pas révéler non plus. Je me suis posé des balises à ne pas franchir, parce que mon idée de départ était, comme toi, de ne rien dire de soi. En quoi on se leurre un peu, on le sait, je crois. Ce que nous publions, même en parlant des autres, parle de nous, c’est quasi inévitable. on peut aussi très facilement tromper le lecteur, d’ailleurs, mais,ça, ça ne m’intéresse pas. L’idée des lieux que nous faisons nôtres dans les romans de nos auteurs préférés, ça, ça m’a beaucoup intéressée( article de demain ), mais il y a plein d’endroits dans lesquels j’ai voyagé, où je me suis sentie à la maison, en lisant, simplement…En ce moment, je suis dans l’atelier de Bill Wechsler sinistré par le deuil, la perte, la solitude…Chronique en début de semaine prochaine, si j’arrive à l’écrire
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Tu as raison, nous livrons un peu de nous-même dans chaque article que nous produisons, même avec distance. C’est un riche projet que celui-ci et je m’y attellerai sûrement. Un exercice que je crains avant même de le commencer… Allez! Courage! Je lis « De Profundis » de Wilde et il me galvanise.
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me restent 30 pages de « Tout ce que j’aimais », cette histoire est déchirante…
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Oui, déchirante est le mot. J’espère que cela n’a plombé ton été. J’ai pleuré en le lisant.
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C’est ce que je fais en le terminant. Bon, je suis un peu …je ne sais pas quoi, mais j’aime assez que les livres me fassent pleurer, autant que rire d’ailleurs – ce qui est rare. mais ça veut dire tout de même que ce n’est pas un livre anodin. On en est même très loin avec ce roman. En tous cas, merci de m’avoir passé cette lecture!
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Quels jolies souvenirs ! Et j’adore ce genre de bâtisse bien solide, on s’y sent en sécurité…
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Oui, c’est vrai, même si je n’y ai pas vécu bien longtemps, j’y ai de belles racines, en particulier celles qui me lient à la lecture
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