« Les vies de Chevrolet » – Michel Layaz – éditions Zoe

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« La coupe Vanderbilt

Che-vro-let! Che-vro-let!

Articuler ces trois syllabes est pour un Américain un plaisir aussi savoureux que de glisser dans sa conversation les mots C’est la vie, Femme fatale ou Chardonnay. À l’automne 1905, parmi les amateurs de sport automobile, le nom de Chevrolet n’est plus inconnu. Loin de là. Le 20 mai de la même année, dans le Bronx, le vent et la poussière, Louis a déjà marqué les esprits. »

Si on m’avait dit un jour qu’une histoire liée à la voiture me captiverait, je n’y aurais pas cru. Et pourtant voilà, c’est fait. J’ai rencontré Louis Chevrolet et comment ne pas l’aimer? Comment ne pas le suivre dans sa vitalité créative, dans sa passion, dans cette vie, ces vies intenses et mouvementées…

635px-Chevrolet_brothersD’abord, l’écriture de Michel Layaz est à l’image de la vie de son personnage, très vive, dynamique et précise, sans manquer d’humour. En 126 pages, il dresse le portrait de Louis, qui né en Suisse en 1878 grandit en Bourgogne où il sera réparateur de vélos. C’est à Paris que son parcours croise celui des automobiles qui l’emmèneront jusqu’en Amérique, avec une partie de sa famille. Il sera un  pilote acclamé des foules. Il dessinera, concevra, construira, et créera la marque Chevrolet. Photo de Louis et son frère Gaston en1910.

Première femme au volant:

« Assis dans son fauteuil en cuir, Louis rêvasse. Plus d’une année a passé depuis le mariage. Il se revoit conduire nonchalamment à travers les rues de New York, fier de son costard taillé sur mesure et de sa moustache au poil près. Devant le Flatiron Building, à trois cents mètres de l’Église catholique de St-Vincent-De-Paul, il s’arrête, prend place sur le siège du mécanicien et donne le volant à Suzanne. En avant la belle. À toi les commandes. En robe de mariée, sa traîne en paquet derrière le dos, Suzanne relève le défi. Elle sera l’une des premières femmes à posséder en Amérique le permis de conduire. »

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Et ici s’arrête ma présentation. Je vous conseille de ne pas lire la 4ème de couverture, vous y gagnerez en surprise, vous serez épatés par cet homme qui m’a vraiment plu. Cette histoire est ébouriffante par la vitesse fulgurante de la vie de Louis sous la plume de Michel Layaz. On ajoute à ça toute une époque si bien relatée, celle de l’avènement de la voiture et de la vitesse, et la société américaine à l’aube du XXème siècle.  Louis, personnage si romanesque, impétueux, curieux, obstiné et bon, mène le bal sans qu’on s’ennuie une seule seconde. Ce petit livre se dévore, à toute vitesse mais sans en perdre une miette. Encore un livre des éditions Zoé qui ne me déçoivent jamais. 

« Chaque soir, Suzanne dépose un baiser sur les paupières de son mari. Dans un souffle, elle murmure le prénom et le nom de l’aimé. L’après-midi du 6 juin 1941, enfoncé dans son même fauteuil en cuir, Louis appelle Suzanne. Les yeux mouillés, la voix et l’esprit étonnamment clairs, il lui dit: J’ai manqué peut-être de chance. Ce seront ses dernières paroles. Pressent-il que plus personne, ou presque, ne se souviendra de lui ? Il y a eu Louis et il y aura Chevrolet. »

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Ce livre inattendu, vif, sensible et attachant est un vrai joli coup de cœur !