A peine avais-je fermé ce livre que je me suis jetée sur le second, « L’indien blanc ».
« Little bird » fait sans doute déjà partie des grands romans américains de ce siècle.
A peine quittés, je voulais retrouver ces montagnes, cette nature encore sauvage, et surtout tous ces personnages avec lesquels on sympathise dès les premières pages.
L’intrigue repose sur une froide vengeance, longuement calculée. Mais elle ne serait rien sans les paysages, sans ces indiens aussi, dont la culture et les croyances sont omniprésentes. Craig Johnson nous décrit là ce qui serait qualifié par certains d’Amérique profonde. Bières, trucks, fête de la crêpe, blizzard, esprits cheyennes qui rôdent dans les Bighorn Mountains…C’est juste l’Amérique, un petit bout, mais partie intégrante de l’ensemble. Comme notre province, quoi !
Mais si ce livre est si bon, c’est grâce à l’écriture de Craig Johnson: la poésie est toujours présente, l’humour abonde dans des dialogues au cordeau, les personnages prennent chair immédiatement et dès qu’on les rencontre il semble qu’on les connait depuis longtemps. Le tragique se mêle à tout ça de façon subtile, par le biais du blizzard, de la vie de Walt Longmire, le shérif désabusé, et de ses amis indiens, Henry Standing Bear, Artie Small Song ( « Hmmm…oui, c’est bien vrai… » ) ou Melissa Little Bird . L’alchimie fonctionne à fond, et on est porté par cette histoire où tout nous tient en haleine. Car l’écrivain nous mène de piste en piste, tâtonnant avec son shérif… et il faut arriver aux 20 dernières pages pour connaître le dénouement et l’auteur des meurtres…
Je me réjouis à l’idée que sans doute je vais retrouver Walt Longmire souvent. je débute avec délices le second volume et je ne peux que conseiller à tous ce très beau livre. Que l’on soit amateur de roman policier ou non n’a aucune importance car c’est juste de la très bonne littérature.
D’ailleurs, la presse a été unanime et ce roman a reçu le prix du roman noir 2010 du « Nouvel Observateur » et a été classé dans les dix meilleurs polars de cette même année par le magazine « Lire ».
Interview de Craig Johnson à Paris, très intéressante !